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Faut-il supprimer les molettes des souris dans les établissements scolaires ?

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Ce titre et cette question sont issus d’une observation faite lors de l’évaluation des deux points du b2i en première (au fait, on n’en parle plus trop en lycée du b2i), savoir rechercher dans les bases documentaires à sa disposition et savoir utiliser le mode avancé des moteurs de recherche sur le web.

Je me suis déjà étonné de cette pratique de recherche qui consiste à googler « google » pour aller sur google, ce qui d’ailleurs a beaucoup fait rire un élève. Lorsqu’il est passé pour l’évaluation, il a spontanément tapé l’adresse exacte du moteur. J’ai arrêté l’évaluation là en lui disant que je n’avais pas besoin d’aller plus loin avec lui. Je lui ai alors expliqué les pratiques de ces pairs. C’est tellement rare les moments de connivence avec un élève autour du partage de pratiques informationnelles professionnelle face à la meute de tous ces merveilleux petits digitals natives qui connaissent tout et ne savent rien et à qui on fait croire qu’ils sont les maîtres du monde.

Revenons à la molette de notre souris. Lors de l’évaluation, je pose aux élèves quelques questions sur le mode avancé de mister G. Je leur demande notamment de faire une recherche avec le format pdf uniquement  et une autre recherche avec une expression sur le titre uniquement. Il s’agit donc de deux critères de sélection sur des champs particuliers. Cet exercice est d’ailleurs l’occasion d’introduire la notion de base de données. Aucun, sauf l’élève cité plus haut, ne connaît le terme de champs, ni ne peut définir sommairement ce qu’est une base de données.

La plupart des élèves utilisent donc la molette de la souris pour parcourir la page de recherche avancée à la recherche d’un mot indice, une forme approximative qui pourrait permettre de situer la boite sur laquelle agir. C’est une lecture écrémage rapide qui balaye la page dans tous les sens.

Si je parle de lecture, je m’appuie sur le mouvement de la souris et je suppose, en m’appuyant sur mon expérience de lecteur web que mon regard suit le mouvement de la souris, plus que le mouvement du texte.

Par mouvement du texte, j’entend la lecture classique, de gauche à droite et du haut vers le bas. mais j’entends aussi la lecture profonde qui suit les indices laissés par le producteur de la page : la mise en forme du texte, le choix des pas d’écriture plus ou moins gros, l’usage des titres, l’usage des couleurs de caractère plus ou moins saillante…

L’objectif de cette mise en forme est de permettre plusieurs niveaux de lecture, et donc de donner de la profondeur au texte, ce qui est à l’opposé de la lecture molette qui reste en surface du texte.

Avec la molette, on ne voit plus qu’une souris qui navigue comme une mouche enfermée dans un bocal et qui ne s’arrête jamais. Les élèves trouvent généralement ainsi la zone attendue. Mais pour certain, il faut leur demander de calmer leur main ! Et quand elle s’arrête enfin, par approximation, à mon avis, sur la zone large de la recherche affinée, on a, je pense, une lecture tel qu’elle apparaît sur ce schéma

D’abord un repérage dans la verticalité des fenêtres de sélection, avec un regard d’abord sur le 1, puis qui remonte vers le haut et qui ensuite balaie la verticalité jusque vers le 3, ensuite je pense que rarement le regard va vers le 4 et encore plus rarement vers le 5 qui est pourtant le mode d’emploi de la zone.

Cette image est sans doute fausse ainsi que le chemin de lecture que je suppose. Il n’est, en effet, pas du tout sûr que la page de recherche avancée soit calée à l’écran à la manière de ce schéma. Car ce qui commande, ce n’est pas la structure de la page, mais là où la souris s’est arrêtée sur la page. Il n’y a pas eu de repérage de la construction de la page probablement parce qu’ils ne savent pas qu’une page web est construite et qu’elle n’est pas un simple enchaînement de signes.

Au final, la problématique est peut être finalement celle de la lecture à l’écran, du repérage de la page, et de la compréhension de ce qu’est une page web, à savoir un code informatique construit avec un langage à balise et qui s’appuie sur une base de données !

Il faut quitter la surface des choses, cette surface sur laquelle erre une mouche folle et redonner de la profondeur. Cela permettra que le regard ne se perde pas à suivre une main (curseur), rendue folle par la mollette d’une souris.


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